For the French readers among you...and also for the travellers...and those
who like good French food which Lyon is filled with....
Big Noir Festival in Lyon with 60 films...and the festival was prepared by
Eddie Muller ( http://www.filmnoirfoundation.org/ ) that many of you must
know, and by French critic and writer Philippe Garnier (
http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Garnier) who has written books on
André de Toth andf David Goodis...
The official website is very interesting... www.lumiere2009.org
Montois
http://www.lemonde.fr/culture/article/2009/10/10/pleine-lumiere-sur-le-film-
noir-dans-le-grand-lyon_1252214_3246.html#xtor=RSS-3246
Pleine lumière sur le film noir dans le Grand Lyon
LE MONDE | 10.10.09 | 15h23 • Mis à jour le 10.10.09 | 15h23
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La première édition du festival de cinéma du Grand Lyon, Lumière 2009,
organisé du 13 au 18 octobre frappe un grand coup avec "The Art of Noir".
Cette sélection consacrée à des films rares réalisés par des noms méconnus
du film noir, loin des classiques canoniques avec Humphrey Bogart ou Robert
Mitchum, a été préparée par l'un des spécialistes américains du genre, Eddie
Muller, fondateur et président de la Film Noir Foundation, et par le
journaliste Philippe Garnier.
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Festival de patrimoine, Lumière 2009 n'a pas d'équivalent en France. Se
déployant dans toutes les salles de cinéma de l'agglomération lyonnaise et
plusieurs lieux culturels, et non sur le seul centre névralgique de la
cinéphilie qu'est l'Institut Lumière, la manifestation affiche une
programmation éclectique. A la fois pointue - on y verra les principaux
films du metteur en scène coréen Shin Sang-ok, inédits en France -, et
ouverte, avec le réalisateur et acteur américain Clint Eastwood comme invité
d'honneur, et une rétrospective consacrée à ses deux mentors, les
réalisateurs Don Siegel et Sergio Leone, auxquels était dédié son western
Impitoyable (1992).
Losey, cinéaste subversif
Dans la profusion de la programmation - soixante-dix films en cinq jours,
deux cent cinquante projections - "The Art of Noir" constitue un moment
exceptionnel, tant se révèlent patentes les qualités de chacun des sept
films de la sélection - Fly-By-Night, de Robert Siodmak (1942) ; Le
Traquenard, de Michael Gordon (1947) ; The Threat, de Felix Feist (1949) ;
Dans l'ombre de San Francisco, de Norman Foster (1950) ; 711 Ocean Drive, de
Joe M. Newman (1950) ; Le Rôdeur, de Joseph Losey (1951) ; L'Homme à
l'affût, d'Edward Dmytryk (1952). A signaler dans cette sélection les noms
de Felix Feist ou Joe Newman, ignorés des histoires du cinéma.
Parmi les films présentés, seul Le Rôdeur, de Losey, bénéficie d'une solide
réputation. Le nom du réalisateur du Messager (1971) et de The Servant
(1963), victime du maccarthysme et contraint à l'exil en Europe, y est pour
beaucoup. Losey allie, dans Le Rôdeur, réalisme et onirisme, action
policière et réflexion, intérieurs clos et grands espaces, avec une
dextérité stupéfiante. C'est l'un des plus grands films du cinéaste,
laissant entrevoir la place prépondérante qu'il aurait occupée dans son pays
sans la contrainte de l'exil.
Le film, inspiré du Facteur sonne toujours deux fois, de Tay Garnett (1946)
- un flic commence une liaison avec la résidente d'une luxueuse villa de Los
Angeles et assassine son mari -, vaut d'abord par le portrait de son
personnage principal, policier frustré et complexé, mu par des rêves de
fortune et de réussite sociale imposés par une idéologie dominante qui le
rend fou.
Losey, en cinéaste subversif, utilise les conventions du genre pour battre
en brèche les valeurs de la bourgeoisie américaine. L'action en premier plan
n'intervient que pour souligner ce que le spectateur aperçoit, entend ou
devine en arrière-plan : messages radiophoniques annonçant triomphalement la
baisse du coût de la vie, voisins exhibant leurs nouveaux achats, qui
dessinent les contours d'une société hantée par le rêve consumériste où la
fin justifie les moyens.
La trajectoire d'Edward Dmytryk emprunte une direction opposée de celle de
Losey. Celui qui fit partie des "Dix d'Hollywood" abjura publiquement le
communisme une fois sorti de prison et donna des noms. Ce revirement, ainsi
que les grandes productions impersonnelles (Ouragan sur le Caine ; Le Bal
des maudits) sur lesquelles est fondée sa réputation, expliquent, sans les
justifier, l'oubli et le mépris réservés au réalisateur. L'Homme à l'affût
contredit ce cliché. C'est peut-être le premier film à mettre en scène
l'archétype du tueur en série, en épousant son point de vue, celui d'un
vétéran de la deuxième guerre mondiale en l'occurrence, qui abat les femmes
avec un fusil à lunette.
Caméras légères
Avec L'Homme à l'affût, Dmytryk se révèle l'un des premiers cinéastes à
utiliser les nouvelles caméras légères pour tourner en décors réels,
affirmant une singularité fondée sur le plan-séquence et la profondeur de
champ. Ces caméras lui permettent de tirer parti du formidable potentiel
offert par la topologie vertigineuse et si particulière de San Francisco,
qui reflète le trouble mental de son protagoniste. Ce style fera école.
D'autres réalisateurs tireront parti avec une force comparable de la
disposition baroque de San Francisco : Alfred Hitchcock dans Sueurs froides
(1958), Don Siegel avec L'Inspecteur Harry (1971) ou David Fincher dans le
récent Zodiac (2007).
Enfin, il est probable qu'Hitchcock a soigneusement étudié L'Homme à l'affût
avant de s'atteler à Psychose. Le portrait d'un jeune homme mû par ses
frustrations sexuelles, rongé par son complexe d'Œdipe, annonce le Norman
Bates du chef-d'oeuvre d'Hitchcock. Là aussi, Hitchcock doit beaucoup à
Dmytryk.
Lumière 2009 : Grand Lyon Film Festival,
du 13 au 18 octobre. Tél. : 04-78-78-18-95. www.lumiere2009.org
Samuel Blumenfel
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